Quand on parle du Mur de l’Atlantique, on considère souvent qu’il s’agit de constructions déployées directement sur la plage, comme en témoigne aujourd’hui les vestiges de ce dispositif sur le littoral girondin. Pourtant la majorité a été construite avant 1945 à plusieurs centaines de mettre du rivage. Les visiteurs peinent souvent à se le représenter.
La notion d’accélération du réchauffement climatique a élevé les consciences et permet aujourd’hui de mettre le doigt sur des phénomènes qui existent depuis des décades, des siècles, des millénaires. Dans le billet sur les grands cataclysmes de l’an 580, nous avions introduit ce phénomène de recul du trait de côte.
ion d’accélération du réchauffement climatique a élevé les consciences et permet aujourd’hui de mettre le doigt sur des phénomènes qui existent depuis des décades, des siècles, des millénaires. Dans le billet sur les grands cataclysmes de l’an 580, nous avions introduit ce phénomène de recul du trait de côte.
Pour l’apprécier, la population manque souvent de marqueurs. La modification de la configuration des plages littorales est souvent ignorée après quelques heures de baignade. Les constructions du Mur de l’Atlantique, constituent un véritable marqueur visuel qui est encre dans les esprits cette avancée inexorable de l’eau face à la terre.
Les interdictions d’accès
Quand le préfet de la Gironde a interdit l’accès à la pointe du Cap Ferret, nombreux se sont élevés considérant avoir un droit immuable d’accéder comme on le souhaite au patrimoine naturel. Pourtant quelques mois plus tard, des touristes aventureux ont manqué de peu d’être ensevelis lors d’un éboulement de la plage du Cap. Le recul de la côte et l’agression constante des flots face à des terres fragilisées par l’homme obligent chacun d’entre nous à considérer ce mécanisme inévitable. C’est un premier marqueur fort, celui d’être obligé de changer certaines de nos habitudes.
Deux cas d’école : la Dune du Pilat et la plage Saint-Nicolas du Verdon-sur-Mer
Les mouvements initiés par les flots et engendrés par l’action de l’homme sont d’une rare complexité. L’effet « papillon » prend ici tout son sens et on peut ainsi constater que les ouvrages de protection construits au Verdon et à Soulac-sur-Mer peuvent avoir des effets insoupçonnés. De toute la côté d’argent, la plage de Saint-Nicolas est la seule à avoir durablement gagné du terrain sur la mer à un point où le phare qui se trouvait à moins de 100m du rivage s’est retrouvé propulsé à une distance de près de 400m. Mais cet apport de sable s’est compensé par une perte significative sur d’autres secteurs. Entre le Verdon et Soulac, la majorité des positions du Mur de l’Atlantique ont gardé leur position d’origine grâce à ces ouvrages. Le travail de l’homme qui a supprimé certaines dunes notamment à Lacanau est aujourd’hui directement sanctionné. La commune du médoc est l’une de celles qui se trouve le plus en danger, au point où l’idée d’une relocalisation a été évoquée en particulier par le Préfet de la Gironde.
Les secteurs de la dune du Pyla et du Cap Ferret sont ceux qui sont aujourd’hui le plus agressés. Les bunkers qui se trouvaient la aussi sur les dunes sont tout simplement au fond des flots au Pyla et constituent d’ailleurs un site où la faune marine s’y développe. Là aussi, on peu facilement apprécier les mouvements de terrain face à la Mer, le pied de la dune étant régulièrement agressé par les tempêtes hivernales.
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