Contrairement à ce qu’on peut imaginer, avec ses vastes étendues de marais, le Domaine de Certes est un aménagement artificiel conçu pour la production de sel. Il sera transformé au XIXe siècle en exploitation piscicole puis aujourd’hui en réserve naturelle où on retrouve de nombreuses espèces végétales ou animales endémiques et vulnérables.
Une porte ouverte sur la bio-diversité
Aménagé au XVIIIe siècle pour la production de sel de mer par Emery de Duffort-Civrac (baron d’Audenge, marquis de Civrac, seigneur de Lamothe, Certes et Comprian), le domaine comprend un réseau de bassins d’eau de mer alimentés par des écluses/vannes qui permettent d’en assurer un niveau d’eau constant. Après un an d’activité, le domaine est repris par Ernest Valeton de Boissière en 1843. Il abandonne la production de sel et transforme le domaine en exploitation piscicole. Il suit un mouvement qui semble se généraliser dans un grand nombre de marais salant à partir de la seconde partie du XIXe siècle. C’est la cas notamment en Vendée.
Philantrope avant tout il va réaménager son domaine avec de nouvelles plantations et lui donner son visage actuel. Il meurt dans son domaine en 1894 où il repose encore aujourd’hui.
Cet environnement naturel très favorable va permettre à de nombreuses espèces végétales et animal de s’y développer.
1000 tonnes de sel !
La commerce du sel au début du XVIIIe siècle est très florissant et des exonérations de taxes créent des fortunes. Ainsi, avec les installations construites par le Marquis de Civrac, ce sont près de 1000 tonnes de sel qui seront produites les première années d’exploitation. Cette réussite fait naître beaucoup de jalousie et les sauniers de Charente et de Vendée se plaignent de l’ombre que cette production fait à leur propre activité. Ils demandent que des taxes soient réinstaurées qui conduira le marquis à la ruine. Il meurt ruiné en 1773.
Le château de 1840 et ses dépendances
Sur un domaine désormais protégé de 400 hectares, le Château de Certes date du XVIIIe siècle mais a été entièrement reconstruit par Ernest Valeton de Boissière vers 1843. Ces constructions ont remplacé un ancien point de fortification qui permettait de surveiller un moulin et le domaine du captal de Buch. Au XIXe siècle, avec les pinèdes attenantes le domaine couvrait près de 1300 hectares. 950 seront vendus à des promoteurs immobiliers en 1973.
Acquis par le Conservatoire du Littoral en 1984, il a fait l’objet d’un ensemble de restaurations en 2004. On y retrouve un petit jardin de rocaille très à la mode à cette époque. Les dépendances s’apparentent à des corps de ferme. Le 14 novembre 2010, une partie du château est incendié par la foudre mais ses principales richesses artistiques seront préservées. En 2016, une nouvelle toitures coiffe le château.
Avec son parc, Il est inscrit ainsi que son parc à l’Inventaire supplémentaire des Monuments Historiques. Le domaine est également classé « espace naturel sensible ». Les bâtiments du château sont utilisés par divers organismes et ne se visitent pas. On retrouve notamment des servuces du Conservatoire Botanique Sud Atlantique, de la Ligue pour la Protection des Oiseaux et de la Direction Régionale des Affaires Culturelles.
Se promener au domaine de Certes
Equipés de vos jumelles pour visualiser la faune de cette zone humide, vous pouvez parcourir les chemins et passerelles tracés entre les bassins du Domaine. Il est possible d’y rentrer aussi bien du côté d’Andenge que de Lanton. L’ensemble a fait l’objet de 10 ans de travaux.
Des panneaux d’explication et une animation sur place (selon les saisons) permet d’accompagner le visiteur dans la découverte du milieu naturel.
Selon les derniers inventaires, on y retrouve 336 espèces végétales, 42 espèces de mammifères, 253 espèces d’oiseaux, 400 espèces d’insectes et 11 espèces de reptiles et amphibiens. SI tous ne sont pas visibles facilement, aidés de vos jumelles et de votre appareil photo vous n’aurez pas de mal à en visualiser un certain nombre.