Le passage de la Tour de Gassies est un endroit plus que mystérieux. Pendant longtemps, de nombreux bordelais sont passés à côté sans savoir qu’il abritait le dernier vestige visible des fortifications romaines de Bordeaux.
Imaginez-vous, vous vous trouver devant un tas de cailloux informe au milieu d’une cour en ciment. Voilà le dernier vestige apparent et en place de la Tour de Gassies, l’une des 46 tours immenses de l’enceinte romaine de Bordeaux.
Dans les faits ce n’est pas vraiment cela puisqu’il n’est pas attesté que ce vestige soit vraiment un morceau de la tour, on parle souvent d’une partie du rempart attenant, la situation de la tour étant approximative. Mais pour le symbole, on peut considérer que cette approximation est valable.
Au fil des siècles, les bâtisseurs bordelais se sont appliqués à détruire systématiquement les derniers vestiges antiques de Bordeaux, les piliers de Tutelle remplacés par le Grand Théatre, les fortifications par les extensions successives de la ville, le Palais Gallien gagné par les échoppes et utilisé comme carrière de pierre,… Une âme charitable a donc signalé par un écriteau ce que la collectivité n’avait pas fait, pour se souvenir que ce vestige était bel et bien le plus ancien de Bordeaux.
Il existe cependant, pour qui a un oeil exercé un autre vestige de l’enceinte romaine, rue Paul Painlevé. L’ancien hôtel des intendants comprend une tour qui s’appuie sur les fondations d’une tour romaine. Selon les archéologues le premier niveau de pierre serait romain mais ce niveau n’est plus visible de la rue, tout au plus devons-nous l’admettre.
Voilà la simple l’évocation d’un temps où le rayonnement de Burgigala enchantait le poète Ausone et sera plus tard une source d’inspiration pour l’érudit Elie Vinet, dont un square éponyme garde le souvenir.
Bibliographie
Les remparts de Bordeaux, C’est En France
Elie Vinet, wikipedia