De mémoire de bordelais, il n’y avait pas eu un tel débordement depuis 1772 et 1875. La Garonne submerge les quais de Garonne, s’infiltre dans les villes et villages et rentre dans les terres. Avec une hauteur de près de 12m par rapport à l’étiage, cette crue centenaire est l’une des plus importantes de mémoire d’homme.
Rares sont les personnes qui peuvent encore témoigner de cette catastrophe. Dès le 2 mars une forte dépression va abattre des quantités importantes d’eau sur tous les versants du Sud-Ouest. Après un fort déficit de pluviométrie, les pluies sont ravageuses. La marée forte augmente le niveau de la mer et celui de la Garonne. Elle décuple les effets de la crue. En Entre-deux-mers, les eaux submergent les ponts, les rives et s’élève au dessus du Canal latéral de la Garonne. De nombreux villages sont submergés et l’eau rentre dans Bordeaux le 5 mars.
Photographiée et étudiée dès son amorce, la crue n’a pas laissé de profond stigmates dans le paysage actuel. Tout au plus sait-on que depuis, certaines zones inondables ne sont plus constructibles, comme sur le périmètre du village de Barie. Des digues ont été élevées et donnent au paysage des impressions de camps retranchés.
Il faut se déplacer à Cadillac ou à Castets-en-Dorthe pour retrouver des jauges exhaustives des crues passées et se rendre compte de leur niveau exceptionnel.
La jauge montre que le 6 mars, le plus haut est atteint au niveau de l’écluse de Castets avec un niveau maximum de 12m87 au dessus de l’étiage.
*étiage = niveau le plus bas annuel constaté pendant au moins dix jours par an.