La géographie du trait de côte a tellement changé en trois siècles, qu’il est encore difficile aujourd’hui d’imaginer de la façon avec laquelle le Bassin d’Arcachon était défendu à l’époque de Napoléon. Seul le canon présent à proximité de la Mairie de la Commune du Canon, témoigne encore aujourd’hui de la défense de côte de cette époque.
Une première batterie au large du Moulleau
Du côté de la Teste, plusieurs ouvrages vont se succéder. La fort Cantin (ou Cantia) construit en 1754 fut construit sur un banc de sable devant le Moulleau (île de Matock ?). Erigé en bois, il devait protéger le secteur des incursions anglaises durant la Guerre de Sept Ans. La Carte de Cassini identifie la position de ce fortin sur la terre ferme.
En 1779, le fort est reconstruit en maçonnerie avant d’être désarmé en 1783. Abandonné, il sera totalement submergé par l’eau lors des transformations du trait de côte en 1806. En 1792, c’est au niveau de la passe sud d’une nouvelle batterie, la batterie de la Roquette est construite. Composée d’un fortin en bois (pin maritime) et d’une plateforme de tir, elle est équipée de six canons de 24 sur affûts de côte. Le seul fait militaire connu de cette fortification est d’avoir réalisé des tirs sur des corsaires qui souhaitaient débarquer. En 1796, la batterie tombe en ruine et est presque hors de combat. La position reste cependant occupée et elle jouera un rôle important en 1797 quand les anglais se présenteront à l’entrée du Bassin d’Arcachon. De nouveaux raids eurent lieu à partir de 1803 et la batterie qui devait être abandonnée fut remise en état après les raids anglais du début 1807. ils laisseront la batterie incendiée avec ses canons vandalisés et hors service. L’ensemble glissera au pied de la plateforme de tir.
Une seconde phase de construction de quatre batteries
Après les incursions anglaises du début du XIXe siècle, la commission de défense des côtes françaises entreprend la construction de quatre positions situées de part et d’autre du Bassin d’Arcachon. Trois batteries dans la partie sud du Bassin, au Moulleau, au Pyla et à Bernet vont être construite. La batterie du Cap Ferret est érigé à la pointe sur une partie de la presqu’île qui a aujourd’hui disparue. En complément la position de la Roquette est remise en service d’une façon simplifiée avec un baraquement en bois et au moins 3 pièces d’artilleries mobiles. L’équipement passera en 1814 à 6 pièces puis 12 pièces et deux mortiers. Avec la construction de la Batterie du Sud au Pyla, n’y subsistera qu’une très petite garnison. Elle sera définitivement démantelée en 1854.
La fin des défenses de côte françaises
Les positions vont tomber toutes en désuétude. Contrairement aux positions présentes au Verdon et à Soulac qui seront en partie maintenues au moment de la première guerre mondiale puis avant la seconde, celles présente autour du bassin seront abandonnées. L’érosion et les modifications du dessins des passes du Bassin d’Arcachon feront le reste.
Aujourd’hui, inutile de chercher le moindre vestige. Tous ont disparu à l’exception d’un canon qui trône près de la mairie du Canon. Il aurait donné le nom à la commune éponyme. Ce canon date de l’an VIII (entre 1799 et 1800) et son origine précise n’est pas connue. Selon la nomenclature locale, il aurait été installé dans la batterie du Ferret en 1807.
Il faudra attendre l’occupation allemande pour retrouver autour de Bassin des défenses de côte importantes.
Bibliographie
Statistique du département de la Gironde Tome 1 / par F. Jouannet
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